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                        ET LES MARTYRS D ' A Ã N A Y                          7

    Quant à Menestrier, il voit bien un théâtre dans les
 ruines qui subsistent dans l'enclos des Pères Minimes. Mais
 le respect de la tradition l'emporte chez lui sur le sens cri-
 tique de l'archéologue et de l'historien; car, à deux pages
 d'intervalle, il donne indifféremment le nom de théâtre et
celui d'amphithéâtre au même monument (3). Et il en est
de même de Spon dans le passage qu'il consacre aux ruines
de cet édifice (4).
    Colonia (5) et le chanoine Ni von (6), rapportent de
 même que l'amphithéâtre de Lugdunum était situé sur la
montagne de Fourvière. Au commencement de ce siècle,
 Cochard partage encore la même opinion (7). Et si tous se
trompent sur l'emplacement exact du lieu où souffrirent les
premiers chrétiens lyonnais, il est certain,- aujourd'hui,
que la tradition dont ils nous ont transmis le souvenir
était vraie. D'ailleurs, une erreur de moins de 50 mètres,
dans une semblable question, peut-elle même être considé-
rée comme une erreur ? Aussi, songea-t-on à peine à la
combattre, quand Artaud retrouva, en 1820, les restes de
l'amphithéâtre du Çondat, dans l'enclos de l'ancienne
abbaye de la Déserte. La question ne fut soulevée et
débattue, avec une certaine vivacité, que lorsque de nou-
velles fouilles, exécutées en 1858, à l'occasion de la trans-



   (3) Menestrier, Hist. civile et consulaire àe Lyon, p. 37 et 38.
   (4) Spon, Recherche des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, p. 44.
Nouvelle édition, p. 50.
   (5) Colonia, Antiquités de la ville de Lyon, p. 456. — Histoire litté-
raire de la ville de Lyon, t. I, p. 280
   (6) Nivon, Abrégé historique de l'antiquité et sainteté des églises de Saint-
Jus*, et de Saint-Irénée, p. 30.
   (7) Cochard, Description hislor. de Lyon, p. 296'.