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194       DOCUMENTS INEDITS SUR LYON EN 1 7 9 2

 ment aux ordres sanguinaires que Huguenin et le comédien
Michut, délégués du Club des jacobins, viennent de leur
 apporter de Paris. Vitet dans la lettre imprimée dont nous
 avons déjà parlé, les reconnaît pour seuls auteurs de ces
 assassinats préparés et exécutés froidement. L'impunité
leur est assurée à tous; les quelques bandits subalternes
qu'on emprisonne pour la forme, seront mis en liberté le
lendemain, « sans quon puisse découvrir qui les a fait relâ-
cher », avoue effrontément Vitet.
   Le lendemain du massacre, il se contente de le déplorer au
Conseil général, comme un « fâcheux événement ». Tant de
lâches complaisances ne le sauveront pas. Le 12 septembre
on exigera sa démission; toujours obéissant, il s'empressera
de la donner, mais dira-t-il : « II ne perd pas de vue les engage-
ments qu'il a pris avec la Patrie et prie ses concitoyens de recevoir
V assurance du zèle qu'il mettra pour faire triompher la cause de
la liberté. »
   Lyon reste alors en pleine anarchie, sous la main de
fer du Club Central et de Chalier. Notre commentateur
anonyme leur consacre quelques curieuses notes. Je citerai
l'une d'elles à cause de son originalité.



                              * *

   « Chalier dit un jour publiquement au Club Central,
qu'une femme au-dessus de cinquante était un membre
inutile à la société et que l'on devrait avoir le droit de s'en
défaire surtout dans un temps de disette.
   « Un soir je me trouvais au Club Central, à l'époque où
les jeunes gens portoient (je ne sais pourquoi) deux mou-
choirs de soye au col, dont l'un étoit serré et l'autre for-