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          L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE             429

 mètre de chacun d'eux est égal à la moitié de l'ouverture
 de l'arc trilobé.
    J'ai insisté sur ce point, parce qu'il est généralement
 admis que le trèfle est un ornement qui n'a apparu qu'au
 xiie siècle ; or, la plupart des trèfles de cette époque, bien
 qu'aplatis et très semblables en apparence à l'arc que nous
trouvons aux tribunes de l'église de Champagne, sont en
réalité plus élevés. Ceux que j'ai pu examiner attentivement,
dans d'autres églises, ne forment pas la moitié d'une rosace
à six lobes, et leur répétition, en dessous de leur ouverture
prise pour diamètre, donne une figure plutôt elliptique que
circulaire.
   Il existe dans l'intérieur de l'abside de l'église primatiale
de Saint-Jean, de Lyon, des arcatures trilobées. Celles de
droite sont moins surbaissées que 'celles de gauche ; mais
même dans ces dernières, on ne retrouve pas l'hexagone
régulier ; les lobes sont appuyés sur le côté d'un triangle
isocèle et non d'un triangle équilatéral.
   Le clocher de l'antique église de Saint-Pierre, de Vienne,
qui est du xue siècle, offre aussi à son deuxième étage un
beau spécimen d'arcatures trilobées, inscrites chacune dans
un cintre de décharge, et au-dessous desquelles se trouve
une baie en plein cintre. Ici encore Tare n'a pas été calculé
sur un hexagone régulier ; les points de rencontre des lobes
ne correspondent pas au sommet d'un triangle équilatéral,
et pas même à celui d'un triangle isocèle. Le trèfle est plus
élevé que dans l'église de Champagne, et mérite déjà mieux
ce nom, qui ne lui sera réellement approprié que lorsqu'il
se sera transformé pendant la période ogivale.
   Il en est de même des arcs trilobés que l'on rencontre
dans les églises de Notre-Dame-du-Port, à Clermont, et
de Saint-Paul, à Issoire; dans les tribunes de la première