page suivante »
356 LE DERNIER DES VILLEROY quelque chose, dans un temps que les prophètes lui disaient peu éloigné. « Les peuples jugent leurs maîtres à leurs œuvres », a dit un penseur. En France, les maîtres du passé abdiquaient dans la honte, laissant fatalement la place bientôt à prendre par les maîtres de l'avenir. On voyait partout reluire et briller le colosse d'or, sans apercevoir les pieds d'argile que couvrait encore un man- teau de soie et de velours, mais que le moindre choc pouvait briser sans retour. Nous voici revenu à notre point de départ, au manuscrit précieux acheté par la ville de Lyon, à notre étude sur le dernier rejeton des Villeroy, à ce faible enfant chargé d'un si grand nom, à qui se rattachaient de si vives espérances et qui devait disparaître misérablement dans l'engloutis- sement général. GABRIEL-LOUIS, marquis, puis sixième duc de Villeroy, était né, ainsi que nous l'avons dit, à Paris, le 8 octobre 1731. Son père étant décédé le 26 décembre 1732 le Conseil de famille, réuni le 2 janvier 1733, avait nommé primitivement le sieur Palatte, tuteur onéraire de Monsei- gneur le marquis, seul et unique héritier de feu le seigneur duc de Villeroy. Les biens possédés par le jeune marquis consistaient, entre autres : Dans les terres de Maraye et de Saint-Mardz, venues de la maison de Louvois ; Dans plusieurs parties de rentes sur Monseigneur le duc de Villeroy, son oncle ; Dans plusieurs parties de rentes sur la ville de Lyon et Fancien clergé ;