page suivante »
12 L'AMPHITHÉÂTRE DE LUGDUNUM Dans cette propriété, possédée jusqu'à l'année dernière, par la famille Marduel, Artaud avait présumé que des fouilles pourraient être utilement faites pour achever de mettre complètement au jour les restes de ce théâtre (20). Artaud se trompait assurément sur ce point, car la dispo- sition de l'hémicycle, dont la moitié subsiste encore, dé- montre que ce monument ne pouvait s'étendre sur la pro- priété voisine. Mais il avait vu juste, quand il fondait de grandes espérances sur les fouilles à exécuter sur cet em- placement. Ses espérances viennent de se réaliser. Depuis longtemps les vignerons et les jardiniers de l'ancienne propriété Mar- duel avaient observé que, sur certains points, la vigne végétait, et que les travaux de défoncement étaient rendus impossibles par un fond résistant, formé d'une solide agglo- mération de maçonnerie, qui défiait les attaques de la pioche et de la bêche. C'est sur ces emplacements que M. Lafon a fait com- mencer ses fouilles, dès la fin du mois de février 1887. Ces travaux, qui présentaient de grandes difficultés, à l'origine, ont dû être poursuivis assez longtemps pour donner des résultats satisfaisants. Car si, dans le courant du mois de mars, on parvenait à dégager, sur une longueur de 10 mètres, un premier mur affectant une courbe ellip- tique, ce n'est que le 15 avril que l'on découvrit deux autres murs perpendiculaires au premier et que l'on com- prit que l'on se trouvait en présence d'un amphithéâtre. Bientôt après apparaissaient successivement le mur exté- rieur de l'édifice, d'une épaisseur de im50 cent, et plusieurs (20) Artaud. Lyon souterrain, p. 12.