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L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE 421 « Cette corniche est composée de grandes feuilles minces « de pierre calcaire des carrières de Tournus et enrichie « d'ornements très délicats qu'on a gâtés en les blanchis- « sant ; elle est soutenue par six modillons qui représentent « divers modèles de fantaisie. « Le premier à gauche, qui est le plus remarquable, « offre un satyre à demi-renversé, vu par derrière ; son « corps savamment dessiné est dans une attitude extraor- « dinaire. Il soutient la corniche de ses genoux, de sa « poitrine et de ses mains, avec un puissant effort, et se « trouve à son tour soutenu dans .les airs comme par « enchantement. « Le deuxième sujet présente la tête d'un lion qui repose « sur les pattes de devant ; les troisième et quatrième en « forme de cariatides offrent deux jeunes faunes avec pieds « de chèvre. Ils sont accroupis l'un et l'autre, mais tous « deux avec des attitudes variées aussi justes que remar- « quables, et soutiennent sur leur dos cette corniche dont « le poids semble les accabler. « Le cinquième morceau, est, je crois, une tête de tigre « à qui le sculpteur a donné la physionomie d'un homme. « Le sixième est un groupe de deux jeunes hommes ou « deux génies, qui se penchent l'un vers l'autre pour s'em- « brasser; l'un des deux prend d'une main le menton de « son jeune ami, qui le regarde en souriant et lui pose un « de ses bras autour du col; groupe fort joli, mais qui n'a « certainement pas été fait pour une église. » Si nous ne considérons pas comme romaines les différentes sculptures dont nous venons de parler, il n'en est pas de même des deux premiers chapiteaux de l'intérieur de l'abside. Ces deux chapiteaux, dont nous avons retrouvé au Châtelet, un type absolument similaire, ont servi de mo-