Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 122            FOUILLES DAXS LA VALLÉE DU FORMANS

 â bandelettes, celles que je rapporte à l'âge de fer gaulois ; je ne pense
 pas qu'on soit autorisé à faire remonter plus haut l'érection de cette
 poype. — Il est d'ailleurs à remarquer que la plupart des poypes de la
 Bresse ont donné des indices du premier âge du fer.
    Je suis allé également visiter un lieu que vous m'avez signalé et qui
 est des plus intéressants, c'est Montanay. Là encore, la poype ne four-
 nit rien de plus ancien que l'époque gauloise du fer.
    Je me propose d'y faire prochainement des fouilles, pour tâcher de
 retrouver quelques crânes à examiner. A défaut de crâne, vous avez
 déjà une mâchoire qui pourrait, je pense, fournir des conclusions. —
 Il y a eu évidemment là un grand fait militaire ;- tout le terrain envi-
ronnant la poype est rempli de corps ensevelis simplement à une petite
 profondeur dans le sol. Que s'est-il passé là ? Des fouilles nous l'ap-
 prendront-elles?
    Enfin, Monsieur, permettez-moi d'appeler votre attention sur une
sorte de monuments, qui me paraissent très curieux, et dont j'avais
jusqu'à présent oublié de vous parler, mais qui n'ont certainement pas
échappé à vos observations. Je veux parler d'aires brûlées, traces d'an-
ciens foyers dont tout le territoire de la Bresse et des Dombes est litté-
ralement couvert, et qui apparaissent surtout dans les berges des che-
mins creux qui les ont coupés (i). Les paysans prétendent que ce sont
d'anciens fours. Je viens d'en explorer plusieurs ; le résultat de mes
fouilles est très peu concluant et très obscur.
    Les seuls objets recueillis sont : un frontal de bœuf, un pariétal de
crâne humain, des cendres, des charbons, des noix calcinées, mais jus-
qu'à présent ni poteries, ni briques, ni rien de caractéristique. Nous
avons évidemment affaire à des foyers très anciens où l'on a cuit un
peu de tout; peut-être sont-ce les foyers d'anciennes huttes, d'anciennes
cabanes des primitifs habitants de la Gaule; ils sont généralement cir-
culaires, quelquefois très grands (9 à 10 mètres de diamètre), et géné-
ralement creusés â i m ,50 ou même 2"" au-dessous du sol (2). Mais je
m'aperçois que je perds mon temps à vous donner des détails que vous
connaissez sans doute depuis longtemps et sur lesquels vous pouvez, je
l'espère, m'éclairer.


  ([) J'en ai remarqué de semblables aux environs de Trévoux.
  (2) Ils ont dû servir longtemps, car on y remarque jusqu'à quatre ou cinq couches suc-
cessives de cendres séparées par des lits de terre battue et calcinée