page suivante »
3l6 BIBLIOGRAPHIE Et à propos de liberté, voici en quels termes l'auteur commence le chapitre intitulé: Lacorâaire et la Liberté: « Que les uns se rassurent et que les autres ne chantent pas vic- ie toire; nous n'allons parler ici ni de république, ni de monarchie, « mais de liberté, ce qui pourrait être parfois identique à l'un ou à « l'autre, mais qui est souvent bien différent. C'est une étrange idée « qui a cours sur la terre que de croire ces deux mots synonymes : « liberté et république, monarchie et despotisme. Il y a des républi- « ques, où tout ce qui est honnête trouve des entraves sur sa route, K des monarchies où le peuple est libre. La liberté n'est pas dans les « mots: elle est dans les lois et dans le fond des choses. Il y en a qui « la mettent en affiches; il y en a qui la mettent en pratique ; le tout « est de s'entendre. Nous allons donc parler de liberté, et nous tenons « à en parler. Cela ne sert de. rien, d'éviter les questions scabreuses, « sinon à les faire paraître beaucoup plus scabreuses qu'elles ne sont. « Il est toujours mieux de les aborder franchement. » Le jugement et le bon sens que l'on remarque dans ces quelques lignes, ne se démentent pas dans le reste de l'ouvrage, écrit pour le ' jeunes, mais que tous cependant pourront lire avec intérêt si ce n'est avec fruit. L'auteur, à qui une trop grande modestie fait garder l'anonyme, nous permettra bien de lui soumettre un desideratum qui nous est revenu à la mémoire en lisant la Vie du P. Lacorâaire, dédiée à la jeunesse fran- çaise. Après Lacordaire, après Montalembert, et au même degré peut- être que l'Evêque d'Orléans, il s'est trouvé un homme, un lyonnais, dont toute la vie a été donnée au bien. Nous avons nommé Frédéric Ozanam; et il nous semble que la plume encore humide qui vient de retracer la brillante carrière de Lacordaire, est toute désignée pour faire revivre Ozanam écrivain, penseur, philosophe, professeur à la faculté de Paris, chrétien si modeste et si militant. Ce serait un de nos vœux les plus chers, que de voir élever à notre compatriote un monument digne de sa mémoire. Léon GALLE. ^VWIA/WWWVVVN^—