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220                DOCUMENTS SUR LYON

l'angle aujourd'hui formé par la grande et la petite rue des
Feuillants, contre l'angle nord-ouest de la place Tolozan.
Le terrain ainsi réservé à la ville comprenait exactement
celui de la place actuelle.
   Les entrepreneurs commencèrent de suite les travaux
d'endiguement et de remblais qui étaient terminés en
1761, et songèrent ensuite à tirer parti des terrains à eux
concédés. En peu d'années, le nouveau quai bordé de
superbes édifices devint le quartier préféré des riches
négociants lyonnais.
   L'un des trois entrepreneurs, le sieur Millanois avait
commencé à édifier une maison à l'angle du quai et de la
place nouvellement créée, lorsque le procureur du Roy au
bureau des finances et de la ^généralité de Lyon, le fit assi-
gner le 2 août 1757, aux fins de justifier de quel droit il
avait édifié un bâtiment sur un terrain qui appartenait à
Sa Majesté. Et défait, l'entrepreneur avait fondé sa maison,
partie sur le nouveau sol dont il était concessionnaire et
partie sur l'ancien port Saint-Clair resté en dehors de la
 concession et auquel il n'avait aucun droit.
    Au cours du procès, Jean-François Tolozan, propriétaire
du bel immeuble voisin, intervint dans l'instance et
demanda que défenses fussent faites au sieur Millanois de
 continuer sa construction ; il se plaignait de ce que le
 nouvel édifice masquait les vues de la splendide façade
 élevée par son père, Antoine Tolozan, en 1746, et cela au
 mépris des promesses formelles que le Consulat avait
 faites à cette époque et sur la foi desquelles Antoine Tolo-
 zan avait donné une si belle apparence à son immeuble.
    Ce fut dans le débat qui s'agitait entre toutes ces parties
 et pour y mettre fin que celles-ci firent entre elles, le
 2 avril 1764, une transaction dont les clauses eurent pour