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210                  LE DERXIER DES VILXEROY

leurs, rien contre la vie privée, rien contre les mœurs.
Acceptons ce jugement; il nous convient.
   Nous aimons mieux, cependant, le portrait de Germain
Guichenon, son historien :
   « Comme archevêque, il n'y avoit pas de prélat, en
France, plus mal vêtu et moins meublé que lui, dit-il ;
comme, au contraire, il n'y avoit point de gouverneur dans
le royaume qui l'égalât en équipages et en magnifi-
cence (22). »

   Ces deux jugements se confirment; dans le premier, il
n'y a que la malice en plus.
   Par son testament, il avait laissé sa magnifique biblio-
thèque au Collège de la Trinité. Quoique profondément
mutilée pendant la Révolution, elle forme encore la partie
la plus précieuse et la plus belle de la Grande Bibliothèque
de la ville de Lyon (23).


  (22) Vie de Camille de Villeroy, page 267.
  (23) Par acte du 31 octobre 1690, passé devant maître Penïchon,
notaire royal, Camille fit son testament que la Revue du Lyonnais, pre-
mier semestre 1854, pages 501-516, a publié tout entier.
  Nous en extrairons deux ou trois passages :

   « Premièrement, dit le prélat, je désire, si je meurs en lyonnois,
d'être enterré aux Carmélites, dans la chapelle où mon père et ma
mère le sont; si je meurs autre part, je laisse à mon héritier d'en
ordonner ce qu'il luy plaira, ne désirant point, en quelques lieux que
je sois enterré, qu'on y fasse autres cérémonies que le service divin
sans oraison funèbre ; ne la méritant pas et ne voulant donner occasion
de menteries, deffendant par exprès ladite oraison funèbre et toutes
autres sortes de vanité. (Le pauvre prélat savait que penser de ces
tournois d'éloquence et il devinait prophétiquement les scandales qui
devaient avoir lieu aux funérailles du maréchal, son neveu.) Je lègue