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l62               LES SALONS D'AUTREFOIS

gloire des conquêtes et terminé- par l'épuisement de la
France, on se reposait dans le calme donné par le retour
de l'ancienne monarchie ; deux choses dont nous avons
grand besoin aujourd'hui.
   De 1815 à 1848, la société eut une période de trente-
trois ans de paix, qui m'ont laissé tous mes souvenirs
d'enfance et de jeunesse.

   Il y a un demi-siècle, beaucoup de salons existaient
comme on n'en trouve plus maintenant.
   A Paris, Lyon, Marseille, Nîmes, Clermont, Versailles,
Compiègne, Anduze, Pontoise et probablement ailleurs,
certaines maisons s'ouvraient tous les soirs, d'autant plus
facilement que le jour elles n'étaient jamais fermées.
   Les hommes et les femmes de l'intimité se présentaient
dans leurs costumes de ville, le soir comme le matin,
assurés toujours d'être bien reçus, sans luxe et sans apprêt,
car nos pères et nos grands-pères surtout, se ressentaient
encore beaucoup des ruines de la Révolution.

   Parmi les maisons d'autrefois, largement et simplement
ouvertes à Lyon, avant 1831, époque où je l'ai quitté, je
peux citer les Guérin, les Anginieur, les Vincent-Vaugelas,
les Jordan-Dugas, et les Magneval à Champvert, auxquels
les Louis Mas ont succédé, en continuant les mêmes tra-
ditions, sous les mêmes ombrages, peuplés d'une brillante
jeunesse, où Raphaël aurait pu trouver plus d'un gracieux
modèle.

  De 1821 à 1872, dans leur antique et beau château de
Sury, les Henri Jordan, ont donné à leurs nombreux
amis, un exemple rare, de large, simple, et très affectueuse
hospitalité demi-séculaire.