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 110              LE DERNIER DES VILLEROY

 Saint-Jean d'Angély et de Montauban ; il lui fit commander
 un corps de six mille hommes dans le Languedoc et, peu
 après, le rappela en Italie où le jeune homme donna des
 marques signalées d'intelligence et de valeur.
     En 1629, il fut laissé seul à Suse, où il se distingua,
 malgré les dangers de sa position. Il en fut de même,
 l'année suivante, à Carignan ; aussi, en 1633, fut-il nommé
 gouverneur de Pignerol et de Casai ; désormais, il était
 connu des soldats.
     Ce fut avec le même brillant succès qu'il se trouva au
-siège de Dôle, sous Condé, puis, qu'il guerroya dans la
 Catalogne et la Lorraine. Sur ces entrefaites, son père
 mourut ; mais sa chargé de gouverneur du Lyonnais n'eut
 point le pouvoir de le rappeler dans notre ville. Confiant,
 avec justice, dans l'habileté de son frère Camille, abbé
 d'Ainay et de l'Ile-Barbe et plus tard archevêque de
 Lyon, qui ne quittait jamais notre province, Nicolas V
 suivit son penchant qui le portait sur les champs de
 bataille, dans les camps ou les intrigues de la Cour. En
  1646, il fut nommé, presque à la fois, maréchal de France
  et gouverneur de Louis XIV, à peine âgé de huit ans ;
 mais, dans sa nouvelle position, il eut la sagesse de ne
 s'occuper que de son élève et il laissa la reine Anne
  d'Autriche et Mazarin aux prises avec les troubles et les
  embarras de la Fronde, c'est-à-dire avec les perfides jouis-
  sances et les périls réels du pouvoir.
     Le maréchal savait trop bien, qu'à la Cour surtout, il ne
  faut pas glisser le doigt entre l'arbre et l'écorce. Mazarin,
  pas plus que Richelieu n'eut occasion de s'en plaindre ou
  d'en être jaloux.
     Si sa conduite fut correcte, au point de vue de la reine
  et du premier ministre, la postérité lui reprochera sévère-