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ET SA FAMILLE IO9 NICOLAS V, fils de Charles, naquit, non en 1597, à Paris, comme le disent tous les biographes, mais à Pon- toise, le 17 octobre 1598. Second gouverneur de Lyon, de sa famille, premier duc de sa maison, il fut gâté dès son berceau, par la destinée qui ne lui fit jamais payer trop cher ses faveurs. Dès 1615, à dix-sept ans, il obtint du roi la survivance de son père au gouvernement de Lyon. Beau, brave, intel- ligent, type exquis d'un gentilhomme de race, il fit ses premières armes en Italie, sous les ordres de Lesdiguières qui, bon connaisseur en vrai mérite, jugea que cet adoles- cent irait loin. Fils du gouverneur de Lyon, devant être lui-même, un peu plus tard, maître et possesseur, presque sans contrôle, de trois provinces, il parut devoir être un allié précieux et le vieux renard du Dauphiné, au comble des grandeurs, ne crut point se mésallier eniui offrant sa petite-fille Madeleine de Créquy. Le roi de Grenoble et le roi de Lyon, unis par l'intérêt autant que par les liens du sang, pouvaient se regarder comme indépendants. Il ne leur manquait plus que la couronne. Que dirait la Cour de cette alliance ? pensaient les politiques de Paris. La Cour ne dit rien et le mariage se fit, sans encombre, en 1617. Si la réunion des Lesdiguières et des Villeroy parut inquiétante pour le repos de l'Etat, Marie de Médicis n'eut guère le loisir de s'en occuper. Concini venait d'être assas- siné ; le duc de Luynes défendait sa position contre ses rivaux et Richelieu n'avait pas encore mis le pied au pou- voir. Lesdiguières ne laissa d'ailleurs le temps à son petit- fils ni de conspirer, ni de se dissiper. Il l'emmena de suite et le fit guerroyer sous ses ordres, en Piémont. Ce fut une rude école. En 1621, il s'en fit accompagner aux sièges de