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                  ET LES MARTYRS D'AINAY                   89

   Réservés tous deux pour la clôture des jeux sanglants,
Blandine et Ponticus avaient assisté l'un et l'autre, dans un
coin de l'amphithéâtre, à la mort de leurs deux compa-
gnons. On avait espéré les effrayer ainsi par la vue des tor-
tures qu'on leur avait prodiguées. Vain espoir! Quand leur
tour vint de souffrir, l'enfant comme la jeune fille bravèrent
tous les tourments. Ponticus succomba le premier, et c'est
alors que, de guerre lasse, les bourreaux enveloppent Blan-
dine dans un filet et la livrent à un taureau furieux. Percée
par les cornes de l'animal, foulée sous ses pieds, elle respi-
rait encore, et il fallut que, comme le gladiateur frappé à
mort, elle fut achevée d'un coup d'épée : « Jamais, dit la
lettre des chrétiens, on n'avait vu une femme souffrir des
tourments si longs et si affreux. »
   Les jeux de l'amphithéâtre étaient finis. Six martyrs
avaient arrosé l'arène de leur sang. Déjà saint Pothin et
dix-sept de ses compagnons étaient morts dans les prisons.
Pendant ce temps, qu'étaient devenus les vingt-quatre mar-
tyrs, à la tête desquels figure le courageux Vettius Epaga-
thus, et qui devaient à leur qualité de citoyens romains le
privilège de mourir sous l'épée du bourreau ?


                             IV

  Très explicite sur le sort des chrétiens morts dans l'am-
phithéâtre, la lettre des Églises de Lyon et de Vienne est,
au contraire, d'une concision extrême au sujet de ceux qui
subirent la mort du citoyen romain; en effet, nous y lisons
seulement ce qui suit :

  « Le Président ordonna que les bienheureux martyrs
« fussent amenés à son tribunal comme pour les montrer