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58             FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS

   Trois de ces vases en contenaient d'autres plus petits (tumuli n os 12,
37). Les vases du n° 12 déposés au Musée de Saint-Germain et parfai-
tement intacts, seraient d'après ce que j'ai dit plus haut de l'époque
du bronze (1).
    On n'a du reste qu'à les comparer aux vases de l'âge du bronze,
figurés par M. Desor, dans ses Palafitles du lac de Neufchatel (pp. 32 et
34), pour être frappé de l'analogie de forme qu'ils présentent avec ces
derniers. La seule différence est que les vases suisses se terminent en
pointe et reposent sur des torches. Mais on remarquera que le petit
vase funéraire de Saint-Barnard se termine véritablement en pointe et
qu'il repose sur un anneau en torche, qui, au lieu d'être mobile comme
ceux des lacs de la Suisse est adhérent au vase même. M. Guigue con-
sidère les vases des n°s 19 et 37 comme romains.
      Mais j'ai dit plus haut que les fragments qui en proviennent et
qui ont été recueillis par M. Valentin-Smith, sont pour moi franche-
ment de même style néolithique (ou du premier âge de bronze). —
Quant aux autres vases, M. Guigue observe que leur forme rappelle
celle des vases trouvés par M. de Ring dans les tombes celtiques de
 l'Alsace; ce qui confirme ma manière de voir.
    Donc pour conclure, nous trouvons l'incinération pratiquée au pre-
 mier âge de bronze et peut-être à l'époque de la pierre polie. Tantôt
les cendres ont été renfermées dans des vases funéraires, tantôt laissées
 sur une aire de galets ou de terre battue. Ce dernier mode pouvant se
rapporter à une époque de transition entre l'âge de bronze et l'âge de
 fer primitif. Ce n'est qu'à l'âge du fer proprement dit que l'on renonce
 à l'incinération et que les sépultures se font par inhumation sur des
lits de galets (2).
   Ici se pose une question des plus intéressantes à étudier.
   Comment se fait-il que ce mode de sépulture par incinération, si
fréquent sur la rive gauche de la Saône, qui, de Châloti à Lyon, est



  (1) Malheureusement, je ne connais ces vases que par des photographies, des dessins et
des échantillons de poterie analogue. Je ne donne donc mes conclusions que sous toutes
réserves. Je dois donc dire aussi que je n'ai pu consulter pour celte note que des rapports
très courts, très succincts et insuffisants dans bien des cas.
  (2) Au premier âge du fer, il y eut un mélange des deux usages.    Ainsi, le cimetière de
Cormoz (Château Gaillard), qui doit être rapporté au premier âge du fer, renfermait des
sépultures par incinération et des sépultures par inhumation.