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                            PIECES JUSTIFICATIVES                                     59

toute parsemée de lumuïi, parait faire coinplètemeut défaut sur la rive
droite ?
   Cette question se joint intimement à une autre.
   La civilisation de la pierre polie et celle du bronze, si développées
sur la rive droite, semblent à peine avoir pénétré sur la rive gauche.
Je ne connais pas d'instruments ou d'ornements de l'âge de bronze,
retrouvés à l'occident de la Saône. — Et de plus, si on y a rencontré
çà et là quelques haches polies, les flèches de silex barbelées, type
caractéristique si fréquent dans les stations néolithiques de la Bresse,
y manquent complètement.
    Peut-être les races celtiques immigrantes, qui ont importé dans nos
 pays la civilisation néolithique et plus tard celle de bronze, sont-elles
 venues se heurter vainement contre les rudes habitants de la montagne,
 représentants de la vieille race autoethone, de la race mongoloïde.
    On est tenté de le croire, et la Saône aurait formé une barrière
 naturelle entre les deux peuples.
    Aux uns, les vastes plaines qu'ils ont pu couvrir sans résistance des
 peuplades vivantes; aux autres, les solides remparts que la nature avait
 fortifiés pour eux, et qu'ils ont dû défendre contre les envahisseurs.
 Il y aurait donc là deux rivales en présence, l'une fidèle à ses vieux
 usages, à ses vieilles armes, enterrant ses morts entre des dalles brutes
 empruntées aux roches voisines, adoptant l'usage des haches en pierres
 dures et polies, mais proscrivant les types de flèches de ses voi-
 sins (1) ; l'autre brûlant ses morts et recevant successivement, par les
 régions de l'est, restées ouvertes, les importations successives et les
 lumières des civilisations orientales. Je ne désespère pas qu'un jour des
 fouilles et des trouvailles nouvelles viendront éclaircir ce point curieux
 de notre ethnographie Bourguignonne.

                                                        Signe : Ad. ARCELIN.

           {A suivre.)



  (1) Des découvertes récemment faites à Solutré, en Maçonnais, nous montrent la race
mongoloïde ou ibère, persistant en ce lieu jusqu'à l'époque de la pierre polie et peut-être
au-delà ; puis le type Celte y apparaissant peu à peu par voie de croisement.
  Peat-être des transfuges des plaines bressannes vinrent-ils successivement se mêler aux
descendants des vieux peuples mongoloïdes de l'âge du renne.