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A LA BIBLIOTHÈQUE DE CARPENTRAS 37 une femme est couchée; deux embaumeurs, la tête cou- verte avec les dépouilles de la tète d'un animal, sont debout aux deux extrémités du siège long, sur lequel est placé le' corps qu'ils viennent d'embaumer : on dirait qu'ils vont le recouvrir. Au-dessus de ces deux gravures est l'inscription en langue phénicienne : « Bénie soit Thébé, prêtresse d'Osiris, qui n'a jamais « murmuré contre son mari et n'a jamais révélé ses défauts « secrets; elle fut pure et sans tache aux yeux d'Osiris; « elle fut bénie de lui... » Les derniers mots sont illisibles. Quelques savants ont restitué le texte qui manque et l'ont ainsi traduit : « Elle a été la plus douce des femmes. Qu'elle repose « en paix. » Plusieurs dissertations ont déjà été publiées sur ce bas- relief, soit pour fixer le caractère de certains détails de la gravure, soit pour interpréter quelques mots douteux de l'inscription. L'étude des langues orientales se poursuivant, on arrivera, sans doute, à connaître son sens exact. Selon toute probabilité, c'est un de ces affectus conjugum, comme l'époque romaine en a tant vu ériger à la mémoire des morts « regrettés ». L'inscription serait, dans cette hypo- thèse, l'expression des souvenirs et des regrets d'un époux survivant. Au-dessus de ce témoignage de sa douleur, la gravure représente l'opération de l'embaumement, destinée à con- server à son affection les traits mortels de celle qu'il avait chérie, et enfin, au frontispice de cette pierre sépulcrale, est représentée la défunte essayant de se rendre, par ses