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34                      UNE VISITE

prédilections de la ville de Carpentras, qui a acheté, en
1844, pour l'y installer, une propriété située sur le cours
ou boulevard. C'est une grande maison dépendant de
l'ancien évêché, ayant un escalier extérieur à double
rampe, avec perron à la hauteur du premier étage, où
est la bibliothèque; le musée des tableaux et des objets
d'art est au deuxième ; au rez-de chaussée se trouve le
musée lapidaire.


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   C'est bien quelque chose dans une cité que cette ému-
lation patriotique de ses habitants. Chacun, suivant ses
goûts, y laisse une réputation d'homme de bien, assise sur
le souvenir de ses libéralités. Les établissements de charité
et d'instruction y gagnent, de leur côté, les moyens de
multiplier leurs bienfaits. Mais aussi les volontés des fon-
dateurs y sont religieusement observées. En est-il ainsi
partout ?
   Un savant de Lyon, ancien conservateur du musée épi-
graphique de notre ville, qui résigna ses fonctions pour ne
pas prêter le serment politique en 1830, Artaud, vint
acheter, à côté de l'arc de triomphe d'Orange, un empla-
cement de terrain sur lequel il fit élever une petite maison,
connue sous le nom de Maison blanche, d'où le bon vieillard
voulait pouvoir examiner à loisir l'un des plus beaux
monuments que la conquête romaine ait laissés dans nos
contrées. Il y mourut en 1838, laissant 20,000 fr. à la ville
d'Orange pour la création d'un musée. Nous prîmes l'envie
de voir combien avait fructifié, depuis trente ans, l'idée
généreuse du savant archéologue; notre guide nous avoua,