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            A LA BIBLIOTHÈQUE DE CARPENTRAS               35

non sans embarras, que ces 20,000 fr. avaient été appli-
qués aux dépenses de la fondation d'un collège.
   Si les savants n'étaient en général très exclusifs, ces
mutations d'emploi n'auraient peut être-pas toujours un
grand inconvénient, mais une fois livré à un genre d'études,
on ne voit que lui au monde; tous les autres ne sont que
des jeux d'esprit. C'est ce qu'a sans doute pensé un natu-
raliste distingué qui, craignant de voir sa collection servir
aussi à grossir les ressources de l'enseignement secondaire,
est mort, il y a quelques années, après avoir déchiré son
testament, par lequel il la léguait à la ville d'Orange, lais-
sant à ses héritiers le soin d'en assurer la conservation, en
cherchant, entre tous les profanes, le plus digne d'en devenir
le propriétaire.
   Mais revenons à notre sujet, et tachons de n'en plus
sortir, quelque difficile qu'il soit de raconter des impres-
sions de voyage sans s'égarer un peu.
   La visite que nous avons faite à la bibliothèque de Car-
pentras n'avait pour but que de consulter quelques docu-
ments qui y sont dispersés sur le Viennois et sur Lyon.
Ces matériaux, qui trouveront leur place dans d'autres tra-
vaux, ne sauraient, pour le moment, intéresser; nous nous
bornerons à dire quelques mots de ceux dont nous ne
trouverons plus l'occasion de parler.
   A côté de l'histoire ecclésiastique et. séculière de Juvé-
nis, qui s'étend jusqu'en 1120, est bien digne de figurer
une copie des Chroniques des valeureux princes les seigneurs
comtes de Savoie. Elles s'arrêtent à Amé VII, seizième comte
de Savoie, créé duc en 1416 par l'empereur Sigismond.
Quel est l'auteur de cette chronique si intéressante pour
l'histoire du Dauphiné, puisque les comtes de Savoie
avaient vu, s'étendre leur suzeraineté presque jusqu'aux