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28                  LE DERNIER DES VILLEROY

viève Le Gendre, seigneur des fiefs de Villeroy et d'Halin-
court, dont ses descendants prirent le nom, les armes (4),
et, fait bizarre, propriétaire, au centre de Paris, d'un terrain
assez vaste sur lequel s'élevait une fabrique de tuiles. A la
génération suivante, la Tuilerie fut échangée, avec le roi,
contre la terre de Chanteloup. La position était charmante,
sur les bords de la Seine ; François Ier avait voulu y bâtir
un palais pour sa mère, Louise d'Angoulême. Ce fut Ca-
therine de Médicis qui acheta les terrains environnants et
y fit creuser des fondations. Le nouveau palais s'éleva rapi-
dement mais ne renia point son origine et la Tuilerie ou
les Tuileries restèrent son nom.
    Au xvic siècle, la fortune des Villeroy prit l'essor le plus
étonnant; ils montèrent à une hauteur étourdissante, et
s'ils furent grisés par l'orgueil, avouons que peu de têtes
auraient su mieux résister que la leur.

  NICOLAS II de Villeroy, fils de Nicolas I er de Neufville,
se distingua de bonne heure comme administrateur et
comme homme politique. Sully en fait l'éloge et il s'y con-
naissait. Conseiller du roi, trésorier de l'Ordre de Saint-
Michel, administrateur de l'Hôtel-Dieu, il tenait grande
maison, avait écuyers, pages, et, parmi ces derniers, par
grâce spéciale, un jeune homme de Cahors, nommé Clé-
ment Marot. « E n 1538, se trouvant à Lyon, où il avait
suivi le roi, dit M. Morin-Pons (5), le poète de Cahors qui
conservait le meilleur souvenir de ses relations avec son
ancien maître, lui dédia le Temple de Cupido, une oeuvre de



  (4) D'azur, an chevron d'or, accompagné de trois croix ancrées, du même.
  (5) Les Villeroy, Lyon, 1862, in-8.