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ET SA FAMILLE 29 sa jeunesse... Cet hommage littéraire ne vaut-il pas aux Villeroy plus qu'un titre féodal ? « Il est juste, écrit le poète à Nicolas II, que l'œuvre soit à toi dédiée qui la commandas... Soit donc consacré ce petit livre à ta prudence, noble seigneur de Neufville, afin qu'en récompense de certain temps que Marot a vescu avecques toy en ceste ville, tu vives çà bas, après la mort, avecques luy, tant que ses œuvres dureront. » A cette époque, c'étaient les poètes qui distribuaient l'immortalité et ils le savaient; aujourd'hui, ce sont les journaux, et ils le savent aussi. Nicolas II mourut en 1553. NICOLAS III, fils de Nicolas I er , accrut encore la gloire et la fortune de la maison. Il devint prévôt des marchands de Paris, gouverneur de Melun, lieutenant général de l'Ile-de-France et chevalier de Saint-Michel. Ambitieux, influent, âpre au gain, entouré néanmoins d'estime et de considération, il se servit de tout pour arriver, surtout pour pousser son fils autant qu'il s'était poussé lui-même, et il y parvint. NICOLAS IV, un des grands hommes de la famille, fut le ministre habile et heureux de Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. Né à Paris, en 1542, il montra, dès sa jeunesse, un esprit fin, souple, pénétrant, apte à le conduire et à le délivrer du danger dans les circonstances les plus embrouillées de la vie. Marié à dix-huit ans, à Ma- deleine de L'Aubépine, fille du secrétaire d'Etat de ce nom, qui le forma aux ruses de la diplomatie, envoyé à Rome, par Catherine de Médicis, qui voyait, dans cet adolescent, un agent capable de se mesurer avec les diplomates italiens les