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24                 LE DERNIER DES VILLEROY

   Ces détails de la vie intime dans une maison princière
n'ont-ils pas un parfum particulier? Ne sont-ils pas une
révélation de ce qu'était la haute aristocratie à cette
époque?
   A notre avis, le nouveau manuscrit de la ville de Lyon
donnerait lieu à une étude fine et charmante sur les mœurs
et les arts du xvm c siècle. D'un côté, il est parlé de l'élé-
gant hôtel de Lesdiguières ; des meubles, des tableaux, des
itatues, des glaces, des lustres, des. tapisseries, des œuvres
d'art sans, prix qui l'ornaient. Un collier de perles indivis
entre le duc de Villeroy et l'archevêque de Lyon, est vendu
14,000 livres; cinq tabatières sont adjugées au prix de
1,260 livres. Quarante-quatre marcs de jetons d'argent
sont portés à 2,244 livres. D'un autre côté, un bonnetier
reçoit 1,185 livres. Il est parlé de tapissiers, d'horlogers,
bijoutiers, frangers, assiégeant l'hôtel de leurs comptes et
de leurs factures. On y voit la veuve Martin, menuisière en
meubles, dont le mari, ouvrier chimiste, avait inventé le
fameux vernis Martin. Au folio 62, il est question d'une
boule à riz en argent. Au folio 102, nouveau défilé de bijou-
tiers, miroitiers, marchands d'écrans et d'autres fariboles.
On ne peut suivre, sans un piquant intérêt, ce qui concerne
l'habillement personnel du petit marquis. Une veste brodée
revenait à 96 livres. Il dépensait beaucoup en toiles, bro-
deries et dentelles ; il portait des corps, c'est-à-dire des cor-
sets; enfin, rien qu'en un an, ses petits pieds avaient eu
besoin pour 251 livres de bas de soie.


     Mais un joli compte est celui-ci :

  « M. Palatte. Il lui était dû de Mgr le duc d'Halincourt
une somme de 22,051 livres 10 sols pour avances, tant par