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478 FRANÇOIS DE ROYKRS DE LA VAIJ'ENJÈRE. elle embrassa, dès sa tendre jeunesse, l'amour de la so- litude et les devoirs du culte divin, de préférence aux grandeurs du siècle et à toutes les dignités qui étaient à sa portée. « Ce fut en 1672 qu'elle fut nommée, par Louis le Grand, abbesse de ce monastère, le plus ancien qu'il y ait dans le monde, et elle y succéda à une sœur chérie, qu'elle venait d'avoir la douleur de perdre. « Elle consacra ses premiers soins à réparer et em- bellir la maison du Seigneur qu'elle trouva dégradée, tant par la vétusté de sa construction que par les ra- vages des hérétiques; ensuite elle releva le monastère même qui était à demi renversé et en fit une demeure auguste et d'une telle élégance que ni les arts d'Athènes, ni la magnificence romaine n'ont rien exécuté de sem- blable. « Get ouvrage est digne d'être admiré par la postérité la plus reculée. « La Providence fut si grande à l'égard d'Antoinette, que malgré les dépenses dont elle ne cessa d'être acca- blée, elle n'en augmenta pas moins les fonds et l'opu- lence de son abbaye. « Quoique sévère pour les fautes même les plus légères, c'est avec tant d'humanité qu'elle gouverne, qu'au moin- dre signe de sa part, tout vole, tout obéit avec con- fiance, non par l'impression de la crainte, mais par celle de l'amour qu'inspire sa personne. « Elle sera l'exemple des abbesses à venir, puisqu'elle est un modèle de toutes les vertus. « Daigne le ciel qui nous l'a donnée de nous la conser- ver et qu'elle n'aille régner avec l'Epoux qu'après une longue suite d'années. » 0 flatterie !