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LA POÉSIE Chacun forge des vers, mais pour la poésie. Cette princesse est morte, aucun ne s'en souete, I,A FOBTAIKE, Clymène. « La poésie est morte, et vous venez trop tard, » Me diront ces lecteurs qui demandent à l'art Ce qu'il coûte et ce qu'il rapporte : « Que me veux-tu, sonate, ode, églogue ou sonnet? » Et déjà La Fontaine au siècle qu'il ornait Disait : « Cette princesse est morte ! » Mais tant que de ton livre, ingénieux miroir, L'homme s'approchera, poète, pour se voir, Tant que l'aveugle d'Ionic, De cette urne profonde où burent autrefois Virgile, Théocrite et Sophocle, — des rois ! — Versera des flots d'harmonie ; Tant que le cœur de l'homme, objet mystérieux, Offrira quelque attrait à son œil curieux ; Tant que le spectacle des choses Confondra sa raison, fera couler ses pleurs, Et qu'il verra tomber les plus charmantes fleurs, Hélas ! hélas ! à peine écloses ; 28