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                    BE LA VALLÉE DE LA SAONE.                        365

une influence religieuse nouvelle vint modifier les usages
anciens. Mais il est impossible, quant à présent, de carac-
tériser cette. influence et de dire si elle fut le résultat
d'une importation étrangère, s'il faut l'attribuer à une -
caste dominante, ou simplement à une modification locale
spontanée- des cultes indigènes.
   La nécropole de Saint-Barnard, près Trévoux (Ain),
nous offre une très-curieuse station de cette époque qu'on
a pu étudier dans tous ses détails, grâce aux fouilles qu'y
a fait pratiquer l'Empereur en 1860. La majeure partie
des sépultures de Saint-Barnard, appartient, selon moi, à
la première époque du bronze (il s'y trouve accidentelle-
ment mêlé des sépultures postérieures dont il n'y a pas
lieu de parler ici) et présente juxtaposés tous les carac-
tères de la civilisation de la pierre polie et de celle du
bronze. Je ne pense pas qu'il faille ici distinguer deux
époques, parce que ce fait de juxtaposition se présente
dans les stations non remaniées des alluvions de la Saône,
appartenant à la base de l'étage du bronze. Ce qui
d'ailleurs peut trancher la question, c'est que toutes ces
sépultures sont faites par incinération au rite particulier
à l'âge de bronze. Elles attestent une civilisation très-ru-
dimentaire, très-primitive et présentent absolument les
mêmes caractères que les stations du même, âge répan-
dues en grand nombre dans les alluvions modernes sur
toute la rive gauche de la Saône. J'ai fait remarquer
plus haut que ces stations font presque défaut sur la rive
droite et j'en ai conclu que les populations aryennes de
cet âge n'avaient dû passer la rivière qu'accidentellement
et en très-petit nombre ('I ).

  (1) On a opposé à ces conclusions la découverte de hachettes polies ou
de rares objets de bronze sur la rive droite de la Saône. Mais je ne crois