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LE PAGE DD BARON DES ADRETS SUITE (1). Le baron des Adrets, avait depuis longtemps une inexcusable faiblesse pour un Italien de mauvaise répu- tation et de mauvaises mœurs. Il l'avait attaché à sa personne, lors de ses campagnes d'Italie, et souvent on s'était aperçu de la pernicieuse influence qu'il exerçait sur lui. Polidino flattait les passions de son maître , l'excitait à la vengeance et le poussait à la cruauté. Il avait été, dans sa jeunesse, page d'un prince à la Cour d'un des souverains de l'Italie. Il était beau, intelligent, mais bas, rampant, perfide et passait pour corrompu dans un pays où la vertu se pratiquait peu. Chez le prince, étaient deux dames belles, mais intrigantes et qui s'étaient fait un jeu de le pousser au mal. Par leurs soins, il avait appris tous les vices en même temps qu'un alchimiste habile l'initiait aux mystères de l'alchimie et lui dévoilait tous les secrets de son art infernal. Préparateur des philtres du vieux savant, il avait égalé son maître dans l'art de conserver la jeunesse, embellir la beauté, guérir les maux de l'humanité et surtout de tarir les sources de la vie sans laisser les moindres traces de son passage. Nul ne pratiquait l'envoûtement avec autant de succès, nul ne préparait un poison avec autant d'habileté. Il avait commencé par la partie la plus inno- cente de son art, et les préparations qu'il portait à ses (1) Voir les précédentes livraisons.