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LES DU VERNEY. 301 qu'importe ne faut-il pas rendre à César ce qui est à César? Dionis fut un de ceux qui firent le plus de coupures dans les manuscrits de du Verney, et c'est à regret qu'il faut dire que nulle part dans ses ouvrag-es on ne trouve un mot de souvenir de l'élève à son ancien maître. Ceux qui écrivirent sur l'anatomie ne furent pas plus délicats ; voici ce qu'en rapporte le grand médecin de Leyde: « De tous ceux dont j'ai parlé celui qui a dit les « meilleures choses en anatomie est M. du Verney, homme « exceptionnellement distingué ; seulement il est regret- « table que ce grand homme n'ait pas voulu se donner le « loisir de livrer au public toutes ses découvertes ; pour- c tant ses disciples en taisant le nom du grand homme e « ont'édité plusieurs de ses recherches. ». Plus loin il ajoute : « Dans les ouvrages de M. Le Clerc, ce quia trait « à l'ostéologie appartient entièrement à M. du Verney. » Dans beaucoup d'autres passages non moins explicites, Boerhaave répète que plusieurs des disciples de du Verney s'étaient appropriés ses découvertes. Enfin il ne craint pas de dire que l'ouvrage de l'Italien Antoine-Marie Vasalva sur l'anatomie de l'oreille ne contient pas douze pages qui ne soient pas de du Verney (I). Il serait aisé de multiplier les citations de ce genre, mais nous croyons avoir montré assez clairement que le silence des écrivains modernes sur le compte de notre anatomiste n'a sa source que dans la mauvaise foi de leurs devanciers. En résumé, nous dirons que du Verney, par ses re- cherches, par ses ouvrages, par ses enseignements célè- (1)-Boerhaave.— Methodus diseendi, etc, in 12, Londini 1744, — p. 289-290 ; 309, 329, 407 et passim.