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                 LA CHARTREUSE D'ARVIÈRES.                187

tiques, ne tardèrent pas à convoiter lès héritages à leur
convenance et à franchir les limites qu'ils s'étaient eux-
mêmes fixées.
   Je n'ai pas l'intention de tracer l'historique de cha-
cune de leurs possessions ; ce serait une tâche bien longue
et qui, surtout, ne cadrerait pas avec le plan de cette
courte notice. Je me propose seulement de faire connaître
à quelle époque et de quelle manière nos Chartreux par-
vinrent à s'étendre dans les paroisses limitrophes de leur
monastère, et à se créer les revenus dont ils jouissaient
lorsqu'ils furent surpris par la Révolution.

                          Lochieu.

   Le prieuré d'Arvières s'élevait sur le territoire de, cette
paroiss,e et comprenait dans ses confins la plus grande
partie des fonds situés en montagne. En dehors de ces
confins, les religieux possédaient, dès la fin du xn 9 siè-
cle, quelques fonds à l'est du village et notamment la
grange de laRivoire que leur avait donnée Pierre, séné-
chal de Lyon. Deux moulins fort anciens avoisinaient
cette grange. Ils acquirent le premier, en 1238, à prix
d'argent, de Pierre et de Guillaume de la Balme, et le
deuxième, en 1276, par voie d'échange, du prieur de Ta-
lissieu.
   En février 1294, Jean Artaud, seigneur de Sothonod,
leur vendit une rente de 60 sous assignée sur la terre de
Bergon. Après 12 ans de procès et la cession de droits
que leur fit, en 1310, Guillaume de la Balme, dit Mau-
clerc, les Chartreux restèrent seuls maîtres de cette
belle terre, de son mas et de son moulin qui occupaient
un des sites des plus pittoresques du Valromey.
   De temps immémorial les habitants de Lochieu possé-