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110            CHATEAU DU MONTELLIER EN BRESSE.

bandes connues sous le nom de verts-manteaux, venant du
pays de Foix, ravagèrent le pays à leur tour vers 1483.Ces
incursions presque toujours imprévues,obligeaient les sei-
gneurs à se pourvoir d'armes nouvelles, et le canon tubu-
laire en fer forgé qui existe encore au château doit dater
de ce siècle ou peut-être du xive. Cette pièce, parfaitement
conforme au dessin que donne M. Viollet4e-Duc d'une
sarre ouveuglaire de cette époque (1), mesure un mètre
quarante-cinq centimètres de long; le diamètre intérieur
du tube est de quatre centimètres. La boîte qui s'enchâs-
sait à la culasse et qui contenait la poudre et le" boulet,
n'existe plus comme dans la plupart de ces pièces que nous
possédons encore; celle du Montellier est garnie de deux
anneaux afin de pouvoir la suspendre.
   Les fortifications étaient d'ailleurs assujéties à des, vi-
sites ; car nous trouvons à l'inventaire (2) la mention d'une
inspection militaire du château en 1526,, à laquelle était
jointe la liste des hommes qui s'étaient montrés négligents
à garder les portes.
   La race des seigneurs de Chiel s'éteignit en la personne
d'Ôddon, dont le testament est, daté du 22 décembre 1485.
Cette pièce nous initie à la splendeur des sépultures de
cette époque. Le testateur veut être enterré dans la cha-
pelle de Saint-Laurent, fondée par ses ancêtres en l'église
Sainte-Madeleine du Montellier (3), et exige en outre que
l'on réunisse deux cents prêtres ou religieux pour chanter
l'office des morts; chacun d'entre eux devait recevoir trois
gros de monnaie courante. Le luminaire consistait en
cinquante torches et vingt-quatre cierges. La chapelle de
Saint-Laurent n'étant pas encore construite, il lègue
400 francs à cet effet. Jeanne de Saint-Trivier, sa deuxième


  (1) Dict. rais, de l'Archit., V, 247.
  (2) Invent, des Arch. du chat. d'Espine, folio 268.
  (3) Il existait déjà une église au Montellier en 1374.