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                   LA CHARTREUSE D'ARVIÈRES.                      37

 dominer qu'en raison de leur plus ou moins d'intensité
 de conviction ou de chaleur religieuses. Dès leur instal-
lation, nos Chartreux invoquèrent donc l'autorité du
pouvoir séculier,' qui leur fit aussi largesse.
   Humbert de Beaujeu, le premier, devenu seigneur du
Valromey par suite de son mariage avec Adélaïde, illle
du fondateur d'Arvières, confirma toutes les concessions
faites par son beau-père et s'engagea à les maintenir.
   Vers 1180, Guillaume I er , comte de Genevois, prit sous
sa protection les bergers et les troupeaux du monastère.
   En 1200, le seigneur d'Anthon exempta les Chartreux
d'Arvières de tout droit de péage et de pontonnage dans
sa terre. Vers la même époque, Thomas, comte de Savoie,
leur accorda des lettres de protection, estimant qu'il
devait défendre leur maison avec autant de soins que ses
biens propres. Il ordonna à tous ses châtelains et prévôts
de la protéger, et spécialement aux châtelains de Rossil-
lon et de Saint-Rambert de veiller à ce que les gens de la
Chartreuse qui traverseraient la vallée n'éprouvassent
aucunes vexations (1).
   Vingt-sept ans après, Béatrix de Genève (2), fille du
comte Guillaume I er et femme du comte Thomas de Savoie,
prit aussi sous sa sauvegarde, non-seulement les biens
du monastère, mais encore ses troupeaux, ses domesti-
ques et ses amis (3).
   En 1255, Boniface, comte de Savoie, accorda à nos
Chartreux le privilège de passer gratuitement le pont de
Pierre-Châtel. Ce privilège fut confirmé, le 17 décembre
1355, par le comte Amédée VI.

  (1) Guichenon, Bresse et Bugey, preuves, p. 177.
  (2) Guichenon l'appelle à tort Marguerite de Faucigny. (V- Regeste
Genevois, par MM. Paul Lullin et Charles Le Fort, p. 172, n° 636.)
  (3) Guichenon, Savoie, tome iv, p. 56.