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ANNIBAL ET LE RHÔNE. 389 peupler le midi de la Gaule, et lui a donné son nom, tandis que celle des Kimris se rendait dans le Nord, toutes deux venues deTAsie-Mineure. Il est probable que notre île fut sa première station à sa descente des Alpes, qu'elle y établit sa religion dont les dogmes et le principe fondamental sont une soumission à celle loi que Dieu donnai Moïse dans le désert : Tu ne le feras point d'image taillée, lu m'élèveras un autel en pierres brutes qui n'auront pas été polluées par le fer ou l'acier. Qu'ainsi la bifurcation était antérieure à cette époque, et les premiers habitants d'une date postérieure. Sans doute que la trace de ce vieux Rhône avail tout à fait disparu a l'époque de Ãile-Live, venu 166 ans après Polybe, et cet accident lui arrache cet aveu qu'il ne reconnaît pas l'itinéraire de l'historien grec. Il est probable encore que, soit par l'abaissement du sol du nouveau lit, soit par les allérissements, soit par les ébou- lemenls, la portion du vieux fleuve Scoras aura cessé la pre- mière de rouler de la Verpillière à Sainl-Symphorien, et se serait jetée dans la vallée de Chamagnieu pour rejoindre le nouveau fleuve à Anlhon. Dès ce moment, l'île des Galls n'existe plus, le souvenir en est perdu, et le delta que for- ment les deux branches du Rhône, du pont de Charuis à Cordon, prend une configuration plus pe.tite, mais qui se rapproche plus de celle du délia d'Egyple, et prendra le nom de île de Ciers, puis île de Grômieux, lorsque le Rhône, cessant encore d'y passer, se sera ouvert une nouvelle route entre Morestel et les Avenières ; alors celle dernière com- mune gardera seule le nom d'île de Ciers. Puis enfln ces deux dernières îles perdront leur qualification lorsque la quantité d'eau qui formera leur ceinture ne sera plus assez considérable, et par conséquent plus en rapport avec la sur- face des terres qu'elles entourent. Et la Charuis, petite rivière qui coulait silencieuse et