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322                  BIOGRAPHIE DE LA MURE.

je vous conjure de m'en gratifier, vous asseurant que vous n'o-
bligerez jamais personne qui soyt avec plus de sincérité et de
respect que moy, etc. » (Bourg eu Bresse, 1 er de l'an 1658. )
    « Je feray toujours gloire, lui dit-il dans une autre lettre,
 d'apprendre de vous non seulement pour ce qui touche ma nou-
velle entreprise de l'Histoire de la souveraineté de Dombes,
 mais pour tous les desseins que je pourray jamais former, sa-
chant ce que vous valés et ce que vous pouvez : mon but n'est
pas de m'estendre en Beaujolois, sinon en tant que la matière
m'y conduira. Je me vois bien obligé de donner la généalogie de
Beaujeu et de traitter les deux lignées, parce que la Dombes
a esté sous leurs "dominations ; mais je ne passe pas outre et
n'entreray point en Forests. Ainsi, Monsieur, tenés pour certain
que tout ce que je rencontreray qui pourra vous estre propre,
je vous en feray part : je vous conjure aussy d'en user à mon
égard avec la mesme franchise. » La Mure, avec sa bienveillance
ordinaire, s'empressa de rassurer Guichenon à propos de ses
recherches personnelles sur la Dombes : « Ce n'est, lui dit-il, que
la privée satisfaction du cabinet qui me faict continuer à grossir
les grandes recherches que j'en ay. » Et comme preuve de ce
qu'il avance, il offre de mettre à sa disposition tous ses documents.
« Disposez confidemment et absolument de moi en toute ren-
contre, lui dit-il ailleurs. » Plus tard, Guichenon en transmettant
à La Mure une Généalogie des comtes de Forez, lui écrit à ce
propos : « Je souhaitte que vous y puissiés apprendre quelque
chose, s'il estoit possible que vous ignorassiés quelque chose en
cette matière. »
  Ce commerce littéraire resserrait de plus en plus les liens
qui existaient entre les deux érudits. La Mure écrivait gracieu-
sement à son correspondant de la Bresse :
   « Si vous avez demeuré jusqu'ici d'avoir de mes'nouvelles, ne
me faictes pas ce tort que d'imputer ce deslay à manquement de
souvenir pour vous, puisqu'il m'est trop cher et précieux pour
pouvoir jamais s'effacer de mon esprit : un séjour donq de plu-
sieurs moysque j'ay faict à la campagne ou dans des lieux qui sont