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                        AU MOYEN-AGE.                       144

léges révélées par l'archevêque de Vienne, dans une cause
célèbre [Bibl. Clun.'col. 513, B.), sont peut-être capables
d'y avoir pensé, d'y avoir prêté les mains.
   Autre observation de même nature. La charte LIIe est un
extrait de la charte LV% p. 43. Or, dans celle-ci, il n'est nul-
lement fait mention du monastère de Cluny. La seconde
moitié de la charte LIIe, depuis ces mots : in quà Cluniaci
villa nobile cœnobium... est évidemment une note margi-
nale d'une époque bien postérieure à l'an 825, note qui est
ensuite passée dans le texte, par l'inadvertenee d'un mala-
droit copiste.
   La querelle séculaire de Cluny et de Mâcon est aussi
l'origine et l'explication de ces pièces trop ardentes et tout
a fait dans le goût de Flaccius Illyricus, qui portent les
nos DXVIII. DXIX. DXX. DXXI. Ce ne sont point des chartes,
malgré la date qu'on leur donne, mais un récit rédigé au
temps des Fustaillier, des Bugnon, des Severt, et dans un
esprit de parti qu'on ne cherche pas h dissimuler. Des
expressions comme celles-ci : Papam sprcvcrit.... Romanus
Legatus nimium canobilis, etc., sentent bien le goût des
lettrés de la réforme et reproduisent leur style. Ce légat
trop monachal n'est autre que saint Pierre Damien. Du reste,
ce n'était pas alors une lutte ouverte et ardente. Ainsi que
le constatent les lignes qui terminent ce récit, Cluny jouis-
sait assez paisiblement de ses immunités : Mâcon se bor-
nait a formuler ses réserves, et préludait de bien loin encore,
au déplorable triomphe qu'il devait remporter de vive force
au XVIIIe siècle.
                                        F.   CUCHEÃŽIAT.