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242 NOTICE SDR M. SEtlVAN DE SUGNY". et a Saint-Étienne. Il s'est plu à peindre les petites misères de ces juges..... Dont l'illustre emploi N'ôte pas uu denier de la caisse du Roi dans une des plus jolies et des plus piquantes pièces de son grand recueil poétique, la Gerbe lilléraire, intitulée les Tribulations d'un Juge auditeur. Cette pièce dont le succès fut grand, est demeurée, encore aujourd'hui, dans la mé- moire de plus d'un magistrat de notre ressort., Cependant, de juge auditeur il devient bientôt substitut à Roanne, puis procureur du roi a Gex et a Nantua. 11 n'était pas tellement absorbé par la poésie ni par la pratique de ses devoirs de magistrat, qu'il n'y eût place dans son esprit pour les plus hautes questions de la philosophie cri- minelle. C'est ainsi qu'il publie à cette époque, la Confession d'un malheureux, où il met en scène un ancien forçat ré- habilité par l'expiation et le repentir. Il avait épousé Mlle Rouph de Varicourt, unique rejeton d'une des familles les plus nobles et les plus honorées du pays de Gex. Un seul bonheur devait lui manquer, celui d'avoir des enfants, héritiers de son nom, aimant les lettres comme lui et s'inspirant de ses exemples et de ses leçons. En 1846, il abandonna la magistrature pour se donner tout entier aux lettres et a la poésie. Il eut en partage, jusqu'à la fin de sa vie, ce qui convient si bien au sage et au poète, olium cum dignitale. Il passait l'été dans sa belle terre de Cessy, dont il a chanté les bosquets, au pied du Jura, a côté de Ferney, en face du Mont-Blanc, dans les lieux du monde les plus propres à inspirer un poète. L'hiver nous le ramenait à Lyon, près de sa mère, au milieu des siens , dans cette Académie , à laquelle il était si fier d'ap- partenir. Élu membre titulaire de l'Académie de Lyon, en 1850, il trouva en y entrant, des souvenirs de famille chers et glo- rieux ; il lisait dans son histoire le nom de l'avocat-général Servan, reçu en qualité d'associé en 1781 , et dont le dis- cours de réception, consacré à l'éloge du XVIIIe siècle, provoqua l'enthousiasme de l'auditoire immense rassemblé dans la grande salle de l'Hôtel-de-ville (1). Autour de lui, il voyait encore la place laissée vide par le frère bien aimé dont il suivait les traces, par le traducteur en vers français de ((} BHuire de l'Académie, par M, Dumas ; <«* vol., p. Ã45.