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BURGONDES. 35 sigîsifie guerriers associés, guerriers se cautionnant, se garan- tissant mutuellement; burg, caution, homme susceptible de donner caution; homme jouissant des droits civils et politi- ques. » XXI. Et pour que les Grecs ne manquent pas à ce pêle- mêle d'opinions, il en est qui ont voulu prétendre que les Burgondes tiraient d'eux i'origine de leur nom. — A en croire Picard (i) , dans sa Cellopédie, il n'y a aucun bon auteur qui ne convienne qu'il en soit ainsi. — « Et ne faut s'émerveiller, dit Paradin (2) , si les Bourguignons ont usurpé des mots et dictions grecques , vue qu'ils esloient Asiatiques, leur étoit icelle langue naifve. » Plusieurs auteurs font sortir les Burgondes de la Scythie, et les font camper sous des tentes que, suivant eux, on nommait burgs chez les Scythes; d'où leur serait venu le nom de Burgundi. Nostradamus, dans son Histoire de Pro- vence, prétend'aussi qu'ils tirent leur nom des tentes qu'ils dressaient pour se mettre à l'abri ; mais il fait dériver ce mol de la langue grecque. 11 s'exprime en ces termes : « Étant les Bourguignons vivement repoussés par Drusus ou Tiberius, nepveux d'Auguste, ils furent contraints de reprendre leurs premières terres et froides habitations, espars et divisez avec expresse et capitale défense de ne pouvoir habiter villes châteaux, ne cités fermées oucinlesde murail- les, à cause de quoy ils dressèrent des tentes, pavillons et cabanes sans fortifications, ramparts quelconques, ny autre défense, que de celle qui sembioit nôcessairejau repoussement des injures du ciel, et des invasions des bestes sauvages. Et (1) Quin et Burgundiam ipsam quœ Gallise Celtic» potior pars est ajAovoTTupfo; nomen retinuise nullus est ex optimis aulhoribus qui non assentiat. (Joannis PICAKDI Toutreriaui ; de Prisca Celtopœdia ; libri quin- que ; in-4<> Paris, 1556, p. 128.) * (2) Annales de Bourgongne;^. 3.