page suivante »
62 NOTICE SUR LE TERRITOIRE I. Quelle est l'origine du nom de Tête-d'or, appliqué à ce quar- tier? Je dois à l'obligeance de M. Lctellier l'explication suivante : iine très-ancienne tradition veut qu'un trésor ait été caché sur quelque point du terrain en question, et, parmi les pièces qui en faisaient partie, on citait une tête de Christ en or. Cette, tradi- tion est encore tellement vivace, qu'une somnambule fut con- sultée, il y a quelques années , pour indiquer l'emplacement où se trouve le trésor. Elle donna des instructions, à la suite des- quelles une autorisation fut demandée et accordée, afin d'opérer des fouilles. On chercha , on dépensa une certaine somme , et l'on ne découvrit rien. II. Le Rhôiie forme et a toujours formé une des limites du terrain dont j'entreprends l'histoire. Il a été à la fois son plus bel orne- ment et son plus terrible ennemi. Je vais, à cette occasion, com- battre un préjugé, généralement admis à Lyon : on veut que le Rhône, dans des temps reculés, ait coulé le long des balmes Viennoises, et qu'il ne se soit creusé que postérieurement un lit, au bas des balmes bressanes. Cette opinion me paraît physique- ment impossible. En effet, le Rhône, baignant la plaine de la Valbonne, sur la rive droite, en avant de Montluel, rencontre tout à coup le promontoire de Jonage, au pied duquel commen- cent les balmes Viennoises. Cet obstacle le renvoie inévitable- ment le long des balmes bressanes. Le cap de Neyron repousse à son tour le fleuve sur la rive gauche, et donne par conséquent une largeur considérable à son lit, au milieu duquel s'est formée une île d'une vaste étendue. Un des bras du Rhône continue à couler, le long des collines de droite , qui s'étendent en demi- cercle concave, et qui suivent cependant à peu près la direction générale du fleuve, tandis que la butte de Jonage est presque