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30 BURGONDES. XIV. Vient ensuite Guillaume Paradin qui, dans le petit ouvrage qu'il fit paraître en 154-2, de Jntiquo Statu Sur- gundiue, après avoir reproduit l'élymologie d'Orose, la complique, non seulement en donnant aux Burgondes une origine bien antérieure a l'empereur Auguste, mais encore en faisant une confusion et un étrange amalgame des Burgondes Orientaux avec les Burgondes Germains-Vandales, des Burgondes des Palus Mœotides avec les Burgondes de la Vistule ou du Mein. Puis, comme pour augmenter l'obs- curité, Paradin veut, par une interprétation particulière, que Tibère, redoutant la multitude des Burgondes, leur ait dé- fendu d'entourer leurs bourgs de murailles, et que peu dociles à l'ordre de Tibère , ils furent, dit-on, chassés dans la Scandinavie (i). Vingt-quatre ans plus lard, dans ses Annales de Bourgo- gne (1566), Paradin, sans renoncer à l'élymologie d'Orose, embrasse cependant un système tout opposé, en conduisant les Burgondes de l'Europe septentrionale sur les bords du Rhin, d'où ils se seraient portés vers les Scythes d'Asie, pour re- venir ensuite des rives du Tanaïs et des Palus Mœotides, s'établir dans les Gaules. Au surplus, dans ses Annales de Bourgogne, Paradin (2) a tellement persisté dans l'étymologie du nom des Burgondes, dérivant des burgi, qu'il va même jusqu'à dire que « s1 épan- chant dans les régions septentrionales, mesmement par les (1) POITO cùm Burgundionum atnplissima gens csset, suasquc vires munilis substructionibus firmarent, vetuit ïiberius, eui illorum jam sus- pect» erant vires, ne pagos cingerent mœnibus, que facilius, si quid rao- verent, conipcscerentur : cum vcrô Tibcrio minus essent dicto audientes in Scandaviam insulam pulsi dicuntur. (Guil. PARADIS, De Antiquo statu Burgundiœ. — In-8°, Lugduni, apud Stephanum Doletum, 1542, p. 7). (2) Annales de Boicrgongne , par Guillaume Paradin , de Cuyseaulx ; pet. in-fol.; Lyon, 1566, p. 4.