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                      LA BATAILLE DE BRIGNAIS.                        20b

    La défaite des troupes royales eut un lugubre retentisse-
 ment. Les Lyonnais, qui s'attendaient à les voir rentrer en
 triomphe dans leurs murs, ne purent croire d'abord au récit
 des fuyards qui vinrent leur annoncer l'issue funeste du
combat. Mais il fallut bien se rendre à l'évidence, quand on
rapporta, dans la cité , le corps sanglant de Jacques de
Bourbon et celui de sou fils. On s'empressa autour d'eux, et
 « les gens de Lyon les vinrent moult doucement visiter , et
 « les dames et damoiselles de la ville , dont ils étoient bien
« aimés. » Les soins les plus attentifs leur furent prodigués,
mais tout fut inutile : Jacques de Bourbon mourut de ses
blessures, trois jours après la bataille, et son fils ne lui sur-
vécut guère. Leurs corps furent ensevelis dans l'ancienne
église des Jacobins, où la misère du temps ne permit pas
qu'on élevât aucun monument pour conserver leur mémoire.
Le roi Jean pleura en apprenant la mort de son cousin. Le
malheureux prince n'avait, hélas! à lui donner que des
larmes; il ne put rien faire pour sa vengeance, sa der-
nière armée venait d'être anéantie , et les grandes Compa-
gnies pouvaient, désormais, piller et ravager la France.
    Aussi l'effroi fut-il grand. Toutes les provinces voisines
du Lyonnais tremblèrent ; « et n'y eût si hardi, dit Froissart,
« ni tant eût bon chatel et fort, qui ne frémît ; car les sages
« supposèrent et imaginèrent tantôt que grands meschefs

de l'année 1360. Mais sa chronologie, exacte d'ordinaire, ne s'accorde sur
ce point, ni avec les monuments, ni avec les auteurs contemporains. On
lisait en effet sur le tombeau de Jacques de Bourbon, dans l'église des
Jacobins de Notre-Dame de Confort, à Lyon, que la bataille fut livrée
« l'an 1362, le mercredi devant les ramos. » Les Chroniques de France
viennent à l'appui de Tépitaphe ; elles donnent la date du 6 avril avant
Pâques 1362 ; or le 6 avril fut précisément, cette année là, le mercredi
avant les Rameaux, comme le dit la pierre tumulaire. Il me semble que
cette double autorité doit l'emporter sur celle de Froissart qui a pu être
mal renseigné.