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DE LA TÈTE-D'OR. 221 en temps aux oreilles de tristes récits de misères intérieures. Il paraîtrait que cette richesse ostensible est, dans certains cas, un mauvais badigeon qu'un simple orage risque d'enlever. Ce- pendant, il faut le dire, nous sommes bien loin encore des pro- grès que la capitale a faits, dans cette voie de l'ostentation gênée, mais nous marchons sur le chemin de l'imitation parisienne, et tout indique que nous parviendrons au but. Une chose manque au parc de la Tête-d'Or : c'est la vue, au- trefois on en avait une fort agréable, derrière la ferme, en regar- dant au levant; mais maintenant le chemin de fer y a mis un empêchement. Cependant si l'on va se promener le long du Rhône; on jouit encore d'un bel aspect, et le pont de Genève, produit un magnifique effet dans le paysage. Ce pont monu- mental, Å“uvre d'un de nos compatriotes, M. Théodore Aynard, ingénieur des ponts et chaussées, démontre sans réplique com- bien les constructions en pierres sont supérieures aux ouvrages de fonte. Le pont du chemin de fer du Midi, sur le Rhône, si maigre, si sec, si rempli de petits détails, ne soutiendra jamais la comparaison avec celui du chemin de Genève. Je ne sais si je ne préfère pas le tube de la Quarantaine à ce pont du Midi ; le premier au moins n'a pas la plus petite prétention : ir est franchement laid, et pourrait servir de modèle à l'école réa- liste ; tandis que le second, prétentieux et maniéré, ressemble aux façades des maisons de la rue Impériale : l'ornement usurpe la place delà forme. Peut-être trouvera-t-on que je me suis trop étendu sur un sujet d'une médiocre importance? J'ai céd«, il est vrai, à l'attrait qu'ont pour moi les souvenirs en général, et surtout ceux de ma jeunesse. J'aime à plonger ma vue dans les profondeurs de mon passé. J'y rencontre de vieilles affections, des parents et des amis qui m'ont précédé dans le passage de la vie à la mort ; je revois mon père qui, lorsque j'étais tout petit garçon, me menait boire du lait à la ferme de la Téte-d'Or. J'aimais naguère encore Ã