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                     ANNIBAL ET LE RHÔNE.                     461

commentateurs de ces deux historiens leur ont valu cette
critique de Napoléon Ier : C'est un sujet sur lequel on
déraisonne depuis bien des siècles.
   Nous prions le lecteur de vouloir bien nous conserver une
place grande ou petite parmi ce monde savant, s'il trouve
que nous avons déraisonné peu ou prou.

               UN DERNIER MOT SUR LE DELTA.


   Si nous avons réellement retrouvé la trace de celte rivière
(Scoras) qu'on cherche depuis si longtemps, si l'Allobrogie,
à l'époque dont nous parlons, ne s'étendait pas jusqu'au
confluent de l'Isère, si le nom de Tricaslrins était un nom
générique donné par les Romains aux localités où ils avaient
construit plusieurs fortifications, s'il est probable que ce nom,
que Strabon et Ptolémée donnent aux pays qui s'étendent
du Doubs à la Côle-Saint-Andrô, a pu se confondre ou rem-
placer celui de Tricorien, nous aurons marché sur la trace
d'Annibal, suivant le récit de Polybe, sans contrecarrer les
opérations stratégiques du héros carthaginois. Mais une ob-
servation fort importante que l'on doit nous faire semble,
sinon détruire , du moins infirmer tous nos raisonne-
ments, et nous mettre en désaccord avec l'historien grec,
dont nous avons jusqu'ici suivi pas à pas l'itinéraire.
   Il s'agit de cette île ou delta qui, par la forme et l'étendue,
serait semblable à celui de l'Egypte, avec cette différence que
la base de l'angle formée par les eaux de la mer, le serait
ici par des montagnes inaccessibles.
   Nous avons cherché, dans ce mémoire, à prouver que
Polybe n'était ni géographe ni géomètre, ci nous persistons
à soutenir qu'il a bien pu se tromper sur la forme et l'étendue
de cette île produite par la bifurcation du Rhône, et qui était
bien réellement celle désignée depuis un temps immémorial