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328 ANN1BAL ET LE KHÔSE. sard, etc., reraontanl aussi la rive gauche de l'Isère, les conduisent de préférence au mont Viso, parce que de ce point on peut apercevoir les plaines de l'Italie, ee qui est plus conforme aux textes de Polybe et de Tite-Live. Enfin le passage par le mont Cenis, en remontant aussi la rive gauche de l'Isère jusqu'à Montmeillan , pour suivre la vallée d'Arc par la Maurienne , réunit les opinions de MM. Larausa, de Saussure, le comte de Slolberg, le Genevois Abauzit, Chorier, historien du Dauphiné, le général La- marque et l'empereur Napoléon Ier, qui tous, s'appuyant sur leurs connaissances historiques et stratégiques, croient, en traçantainsi la marche du héros carthaginois,se conformera l'itinéraire tracé par Polybe et Tite-Live. C'est en effet à cette dernière que nous nous réunirions, si nous n'avions trouvé ou cru trouver une autre route qu'Annibal aurait suivie. C'est une idée qui nous a été suggérée par la connaissance des lieux que nous habitons, nous, voisin trop souvent malheureux de ce fleuve qui a joué un si grand rôle dans l'histoire de ce grand événement, de ce fleuve que nous accusons d'avoirtrop tôt changé les décorations du théâtre que nous cherchons, et d'avoir ainsi jeté Tite-Live, Célius, Plo- lémée, Strabon, et tous nos commentateurs dans une fausse voie, qui ne leur a pas permis de retrouver une route qui ne laisse pas de traces : une rivière qui n'existe plus, et une île ou delta qui manque d'eau pour former sa ceinture. Nous ne suivrons pas les partisans de l'Aiguës , du mont Genèvre et des Alpes grecques dans leur itinéraire, pour faire arriver Annibal en Italie : 1° parce que l'Aigues est trop rapprochée des Bouches-du-Rhône et trop éloignée des Allobroges ; 2° parce que, du montGenèvre, on ne peut apercevoir les plaines du Pô ; 3° nous n'admettrons pas non pins l'entrée en Italie par les Alpes grecques, parce qu'il aurait fallu qu'Annibal eût repassé sur la rive droite du