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                     EXPOSITION LYONNAISE.                    231
portrait magistral que M. Dumas a fait de cet écrivain, que par
 ses œuvres littéraires.
    M. Fabisch a exposé un devant d'autel d'un sentiment juste,
d'une facture heureuse et d'un aspect qui satisferait pleinement
 si la composition architecturale s'y était mieux prêtée, et avait
été mieux entendue et agencée. La pose de saint Jean sur le
 cœur de Jésus paraît forcée ; mais le caractère de la figure du
Christ et des personnages qui l'entourent, habilement nuancé et
rendu, détourne l'attention et constitue le mérite saillant do la
composition.
    La tête du père Charles, cet apôtre qui rendait la vie intellec-
tuelle aux sourds-muets, demandait plus de réalisme dans ses
 expressions diverses. Sa figure osseuse et pourtant d'un attrait
si doux, eût pu être vigoureusement accentuée sans que la vérité
de la physionomie en souffrît. Le manteau du capucin eût aussi
mieux fait que la simple robe pour envelopper la charpente un
peu raide du buste.
    M. Faivre-Duffer étend aussi loin que possible les séductions
tour à tour mignardes et largement comprises de ses portraits
au pastel.
    Heureusement inspiré par la blonde délicatesse du modèle,
le portrait de la comtesse M. de V.. est pétri de finesse, d'élé-
gance et de riche simplicité. Dans la pose, l'expression, les
 accessoires, dominent l'aisance et le goût du grand monde. Le
coloris très osé dans ses nuances, n'a pas dû arriver sans peine
à cette constante harmonie.
    De M. Fellot nous avons deux portraits d'une exécution à la fois
solide et brillante.
    M. Flacheron a envoyé un campement de troupeaux dans la
campagne de Rome qui effraye d'abord par la violence des tons
brûlants et partant crus dont l'ensemble du sujet est incendié.
L'œil s'y fait pourtant et découvre bientôt ce que le manque
d'harmonie lui avait caché : la solidité des tons et de l'étude des
principaux détails.
    M. Fonville suit les traditions que son nom lui impose. Cepen-
dant il ferait bien de viser plus haut. Il en a les moyens ; ses ta-
bleaux de cette année le prouvent.
    M. Girardon a tenu à montrer les ressources de son talent sous
leurs différents côtés, et il a réussi. Ses paysages ont de l'éclat,
de la chaleur et marquent un progrès réel, on peut dire un essor
nouveau dans la voie qu'il suit.
    M. Grobon a au salon des natures mortes, des fruits et des
fleurs d'une attrayante vérité. 11 reste ce que nous l'avons vu
jusqu'à ce jour ; ses succès lui suffisent.
    Le barbillot-basset admirablement modelé en cire, de M. Guy,
a fait à son tableau, Le Déjeûner du Chasseur, un tort qu'il ne
méritait pas. Plus que jamais il va voir arriver, à la porte de son
atelier, des amateurs émérites qui demanderont, comme cela