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224 VIE PRIVÉE EN BOURGOGNE je ne puis cependant passer outre sans présenter ici quel- ques considération sur ceux de ces renseignements qui m'ont paru les plus imposants, parce qu'ils peuvent contribuer à jeter quelque jour sur les conditions de la vie intime et l'état de la fortune privée en ce temps reculé. J'avais espéré tirer des escroes des renseignements ins- tructifs et comple ts sur le prix réel des grains, base nécessaire de toute appréciation de ce genre a une époque donnée ; mais je me suis heurté à des difficultés qui entraveront tou- jours les recherches rigoureuses en celte matière. En effet, pour arrivera fixer le prix réel du blé, il ne faul pas séparer ce prix de la quantité vendue ; or, les valeurs des mesures de capacité sont tellement variables qu'en les comparant entre elles on ne peut arriver à rien de certain, à moins qu'on ne cherche ailleurs des données dont le développement serait hors de proportion avec le but de cet ouvrage. Bien plus, quelques-uns des résultats auxquels on arrive s'accordent si peu avec les données connues, qu'on est tenté d'admettre que des changements inconnus ont été apportés plus tard à la valeur de certaines mesures. Je me suis donc contenté de réunir, sous forme de tableau, les renseignements les plus utiles, laissant à de plus hardis le soin d'en tirer (ouïes les conséquences (1) . Je veux seulement essayer d'évaluer le prix du blé sur le marché de Dijon (2). On sait, et notre tableau le prouverait au besoin, que l'ômine de Dijon contenait seize quarleranches. Au XVIIe siècle, la mesure remplaça nominalemeni la quarleranche tout en conservant sa valeur : or, la mesure pesait quarante- cinq livres, et la quarleranche devait avoir le même poids. L'ancienne émine de Dijon pesait donc sept cent vingt livres. (1) Voir tableau A à l'Appendice. (2) Voir art. Paneterie.