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                           AU MOYEN-AGE.                             225

Nous savons, d'un autre cô!é, que le double-décalitre de blé
de bonne qualité pèse (renie livres, d'où il suit que l'émine
de Dijon équivalait a vingt-quatre doubles, mesure actuelle.
En comparant ce résultat avec le prix du blé au marché de
Dijon en août 1385, on trouvera que l'émine, première qua-
lité, valant 3 1. = 165 f., (1) le double-décalitre vaut 6 f. 88c.
Le blé commun, coté au plus bas prix, 46 s. 8 d . = 128 f.
87 c. l'émine, vaut 5 f. 38 c. ledouble. Cette différence entre
les qualités du blé étonnera sans doute, et cependant en
octobre nous la trouvons bien plus grande encore, puisque le
blé valut alors de 21. 6 s. 8d., à 3 1.6s. 8d. l'émine; ce
qui fait presque un tiers de différence entre les deux pris
extrêmes du marché. Nous n'avons aucune idée aujourd'hui
de variations aussi énormes, qu'on ne peut attribuer qu'a
des différences inexpliquées dans la qualité des céréales (2).
   En prenant la moyenne entre les deux prix que nous venons
d'énoncer, nous avons 6 f. 1 3 c , soit 6 f. pour prix moyen
du double-décalitre de blé, sur le marché de Dijon, au mois
d'août 1386. On trouvera celte estime élevée si on la com-
pare simplement avec la moyenne de nos marchés actuels,
qu'on peut fixer à quatre francs ; mais il ne faut pas en
conclure trop vite que la vie était plus chère en 1385 qu'elle
 ne l'est aujourd'hui, parce que nous n'avons encore qu'un

   (1) 165 fr. représentent 3 1. au pouvoir actuel de l'argent, d'après
M. Lobad qui établit que le prix du mare étant de 6 fr., 1 sou tournois,
évalué au prix du mare actuel, vaudrait 9 s. 6 d., et au pouvoir actuel de
l'argent 2 fr. 75 c., cad., que la valeur de la monnaie, en 1385, est à la
valeur actuelle comme 1 est à 55.
   (2) Nous avons pris pour base de ces calculs et de ceux qui vont suivre
les évaluations antérieures à 1693, époque où fut fait un remaniement
dans les mesures de la province. Mais il faut avouer que pour des temps      '
aussi reculés on ne peut rien affirmer d'absolument certain. Notre travail
pourra donc être révisé, mais je ne pense pas que nos conclusions géné-
râtes en puissent être sensiblement altérées.
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