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» LETTRES DE F . 0ZA1NAM. 79 sur les auditeurs qui ont applaudi. Ce qu'il y a de plus utile dans cette œuvre, c'est de montrer à la jeunesse étudiante qu'on peut être catholique et avoir le sens commun ; qu'on peut aimer la religion et la liberté ; enfin, c'est de la tirer de l'indifférence religieuse et de l'accoutumer à de graves et de sérieuses dis- cussions. Mais ce qui est le plus doux et le plus consolant pour la jeu- nesse chrétienne, ce sont les conférences établies à notre de- mande par M. l'abbé Gerbet. C'est maintenant qu'on peut dire que la lumière brille dans les ténèbres: lux in lenebris hicet. Tous les quinze jours M. Gerbet fait une leçon de philosophie de l'histoire ; jamais ne retentit à nos oreilles une parole plus sublime, une doctrine plus profonde. Il n'a donné encore que trois séances et la salle est pleine j pleine d'hommes célèbres et de jeunes gens avides. J'y ai vu MM. de Potter, de Ste-Beuve, Ampère fils recevant avec transport les enseignements du jeune prêtre. Le système lammenaisien, exposé par lui, n'est pas celui de ses provinciaux partisans ; c'est l'alliance immortelle de la foi et de la science, de la charité et de l'industrie, du pouvoir et de la liberté '. Appliquée à l'histoire il la met en lumière ; il y découvre les destinées de l'avenir, du reste aucun charlatanisme ; une voix faible, un geste embarrassé, une improvisation douce, simple et paisible ; mais à la fin de ses discours, son cœur s'é- chauffe, sa figure s'illumine, le rayon de feu est sur son front, la prophétie est sur sa bouche. A.-F. OZASAM. Paris, 19 mars 1833. A M. ERNEST FALCONNET. Pourtant, si je n'ai rien en moi-même à t'of- frir, je me réjouis en songeant qu'un jour approche où je pour- rai ne t'êlre pas inutile, et que lorsque tu viendras à Paris, je pourrai t'introduire dans une espèce de sphère nouvelle, où tu ne trouveras sans doute ni brillante fête, ni joyeux tumulte, mais où tu rencontreras en échange des jouissances plus pures,