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20 - BURGONDES. duire saint Jérôme , qui avait dit, avant lui, dans sa Chronique : Burgundiorum LXXX fermé millia , quoi nunquà m anlea, ad Rhenum descenderunl (1). L'auteur espagnol n'a pas compris ces mois : quot nun- quà m anlea, dont il a dénaturé le sens en leur substituant ces autres mots : Novorum hoslium, novum nomen. Quoi qu'il en soit, Orose explique très-bien ce qu'il entend par les Burgi dont il parle; ce ne sont pas des tours , de petits forts détachés, mais bien des habitations réunies en grand nombre sur la frontière ; en d'autres termes, se grou- pant autour des camps ; crebra per limitem habitacula constituta, burgos vulgo vocant. Pour montrer combien est peu fondée la prétendue ori- gine du nom des Burgundiones rapportée par Orose , ne suffît-il pas de dire qu'au moins trois siècles avant qu'il fût question des burgi envisagés comme forts détachés ou comme groupes d'habitations, Pline a désigné ces mêmes Burgundiones sous ce nom propre, comme un peuple ger- main et vandale, habitant les bords de la Baltique ; c'est-à - dire à plus de deux cents lieues des frontières romaines. Orose ignorait que les Burgondes eussent existé sur les bords de la Baltique, et que Pline eût parlé d'eux, puisqu'il les représente comme des ennemis et un nom nouveaux, novorum hoslium, novum nomen, et qu'il en fait une nation (gentem) qui se serait formée dans l'empire. Lorsqu'Orose écrivait, les Burgondes étaient connus depuis longtemps ; car ils avaient successivement combattu contre les Romains, contre Probus et contre Maximien Hercule, avec les Vandales et avec les Alamans ; et depuis longtemps ce peupie, qui n'a occupé l'empire qu'à la grande invasion de 407, était (1) Ex Chronico HIERÔNYMI; — Dom Bouquet; Paris, 1738, t, i. p. 611. — Ed. Migne, Paris, 1846, p. 698.