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                              BURGONDES.                              21

tout formé, sous son nom de Burgundiones, sur îles bords
de la Vislule et sur les bords du Mein.
   « Tout ce qui a été mis en avant par Orose et Isidore de
de Sèvilie, dit le docte Cluvier (1), touchant l'origne des
Burgondes est faux, absolument faux, Falsum igilur omninô
est quod Orosius Isidorusque de Burgundionum origine
tradiderunt. Pour que personne ne persiste plus avec obs-
tination dans cette erreur, nous citerons ce que rapporte
Suétone dans la Vie de Tibère. Dans la guerre des Germains,
dit-il, César-Tibère transporta, dans les Gaules, quarante
mille dèditices (2). — El dans la Vie d'Auguste, Suétone
dit : Auguste poussa les Germains au-delà de l'Elbe. Il
reçut à composition les Suèves et les Sicamhres, et les
transporta dans la Gaule, sur les bords du Rhin (3).
   « Certes, il n'est là nullement question ni de camps, ni
de burgi      Comment, on le demande, ces quarante miiie
dédilices formèrent-ils par la suite une grande nation d'un
nom nouveau ; et comment ces Burgondes devinrent-ifs des
ennemis nouveaux qui se présentèrent pour combattre sur
les rives du Rhin ? Véritables plaisanteries ! Nugœ, Nugœ !
   « Assurément, poursuit Cluvier, je m'étonne fort de toutes
les fables débitées dans les histoires de ces temps; mais ce
qui me surprend bien davantage , c'est que , de nos jours ,
on rencontre des personnes assez crédules qui aiment mieux
accepter ces fables quelles qu'elles soient, plutôt que de

   (1) Germanicœ antiquœ libri très. —EIzev., 1616, III e lib.,p. 147.
   (3) Germanico, quadraginta millia deditiliorum trajeeit in Galliam,
juxtaque ripam Rheni sedibus assignâtes collocavit. — (SUETOSIUS , Vita
CÅ“sari Tiberii, cap. IX).
  (3) Germanos ultra Albim fluvium summovit ; ex quibus Suevos ac
Sicambros, dedontes se tradusit in Galliam, atque inproximis Rheno agris
collocavit (Id. ; Vita Augusti, c. 21).