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535 criplion gravée sur un calice conservé au Louvre ; c'est sans doute à cette cause qu'il faut attribuer le peu de différence des émaux byzantins avec ceux de Limoges des XIIIe et XIVe siècles. Au XIIIe siècle, la peinture en émail se développa d'une manière remarquable ; le dessin devint correct, et le choix des ornements s'épura ; au XIVe siècle, les émailleurs de Limoges conservèrent leur supériorité, mais ils eurent des rivaux dans les orfèvres de Montpellier, dont les ouvrages furent très recherchés; alors s'accomplit une révolution dans la peinture en émail. Un orfèvre siennois, Ugolino Vieri, peignit avec des couleurs étendues sur le métal, et non plus incrustées dans le métal ; les émailleurs de Limoges s'empa- rèrent de ce procédé, mais ne produisirent que peu de chose pendant le XVe siècle. Les manufactures souffrirent de la guerre de cent ans avec les Anglais, et ce ne fut qu'au XVIe siècle qu'elles reprirent leur ancienne splendeur. Lucca délia Robia, Bernard Palissy donnèrent aux terres cuites émail- lées une importance considérable. C'est à celte époque^ d'après les dessins de Raphaël, Jules Romain, Léonard de Vinci, Albert Durer, Holbein, Jean Cousin, que l'on exécutait ces vases, ces aiguières, ces coupes qui font aujourd'hui l'ad- miration des amateurs, et dont M. Didier Petit possède un si beau choix. Léonard, dit le Limousin, directeur de la manufacture que François 1 er établit, et son élève, Courtois ou Corteys, dit Vigiers, firent faire des progrès remarquables à leur art ; la famille des Courtois, composée de Pierre, Jean et Suzanne Courtois, a produit de fort belles œuvres. Jean Limousin et Pierre Raymond ou Rexmann furent, avec les artistes déjà nommés, les émailleurs les plus distingués de la Renaissance. Au XVIIe siècle, les Laudins soutinrent la gloire de l'art limousin, et au XVIIIe siècle, il ne fut plus pratiqué que par les Nouhaillers, pauvres ouvriers dont les œuvres sont déplorables de dessin et de couleur. Petitot, de Genève, et Bordier, son associé, donnèrent une vogue justement méritée au portrait sur émail, mais, avec le