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criplion gravée sur un calice conservé au Louvre ; c'est sans
doute à cette cause qu'il faut attribuer le peu de différence
 des émaux byzantins avec ceux de Limoges des XIIIe et XIVe
siècles. Au XIIIe siècle, la peinture en émail se développa
d'une manière remarquable ; le dessin devint correct, et le
choix des ornements s'épura ; au XIVe siècle, les émailleurs
de Limoges conservèrent leur supériorité, mais ils eurent des
rivaux dans les orfèvres de Montpellier, dont les ouvrages
furent très recherchés; alors s'accomplit une révolution dans
la peinture en émail. Un orfèvre siennois, Ugolino Vieri,
peignit avec des couleurs étendues sur le métal, et non plus
incrustées dans le métal ; les émailleurs de Limoges s'empa-
rèrent de ce procédé, mais ne produisirent que peu de chose
pendant le XVe siècle. Les manufactures souffrirent de la
guerre de cent ans avec les Anglais, et ce ne fut qu'au XVIe
siècle qu'elles reprirent leur ancienne splendeur. Lucca délia
Robia, Bernard Palissy donnèrent aux terres cuites émail-
lées une importance considérable. C'est à celte époque^
d'après les dessins de Raphaël, Jules Romain, Léonard de
Vinci, Albert Durer, Holbein, Jean Cousin, que l'on exécutait
ces vases, ces aiguières, ces coupes qui font aujourd'hui l'ad-
miration des amateurs, et dont M. Didier Petit possède un
si beau choix. Léonard, dit le Limousin, directeur de la
manufacture que François 1 er établit, et son élève, Courtois
ou Corteys, dit Vigiers, firent faire des progrès remarquables
à leur art ; la famille des Courtois, composée de Pierre, Jean
et Suzanne Courtois, a produit de fort belles Å“uvres. Jean
Limousin et Pierre Raymond ou Rexmann furent, avec les
artistes déjà nommés, les émailleurs les plus distingués de la
Renaissance. Au XVIIe siècle, les Laudins soutinrent la gloire
de l'art limousin, et au XVIIIe siècle, il ne fut plus pratiqué
que par les Nouhaillers, pauvres ouvriers dont les Å“uvres
sont déplorables de dessin et de couleur.
  Petitot, de Genève, et Bordier, son associé, donnèrent une
vogue justement méritée au portrait sur émail, mais, avec le