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C'est aussi ce qu'il y a de meilleur et ce qu'il y a de pire 5
un moyen aussi puissant pour le mal que pour le bien.
Toutes les facultés de l'homme s'enchaînent et dérivent les
unes des autres, celles qu'il tient directement de la nature
et celles qu'il acquiert par l'industrie. Elles font partie de
son moi et les retrancher successivement, c'est retrancher
successivement les parties de son être, jusqu'à ce qu'enfin
il ne reste qu'un amas de matière, qu'un cadavre.



                              m.

   Heureusement que la nature de l'homme résiste -à ces
mutilations de son activité, et que sa liberté lutte, malgré
toutes les entraves, pour établir son influence et sur le
monde physique et sur le monde moral. Si l'on voulait, par
exemple, le priver de sa puissance d'action par la parole,
on rencontrerait tout de suite une impossibilité si grande,
que cette tentative serait une folie évidente. Eh ! bien, je
ne crois pas qu'il fut plus sage et plus réellement prati-
cable de lui interdire son mode d'action par la presse.
   C'est une véritable révélation que ces grandes décou-
vertes qui viennent, chacune à son moment, dans la mar-
che des siècles, multiplier les forces intellectuelles de
l'homme, et influer ainsi sur les destinées de l'humanité,
son esprit, sa marche, ses formes d'association et ses lois.
   Or, qu'est-ce, je le demande, que ces découvertes mé-
caniques dont nous sommes si fiers, auprès de l'imprime-
rie ?
  La mécanique multiplie les forces brutes, l'imprimerie
multiplie les idées. Sans l'idée, la force n'est rien. C'est Fi-