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467 brables brasiers où se carbonise la houille ; là des forges ar- dentes, des hauts-fourneaux aux proportions colossales, rem- plissent les airs de bruit et de vapeur. Un grand mouvement industriel avait lieu dans l'arrondis- sement. Des aciéries, formées, dès 1815, par James Jackson, et plus tard par le banquier Milleret, rivalisèrent bientôt avec les établissements d'Angleterre et d'Allemagne. Des ouvriers étrangers vinrent apporter à Saint-Etienne les procédés em- ployés chez nos voisins pour la manipulation du fer et de l'a- cier. L'auteur de celte notice, alors en séjour à Londres, fut assez heureux pour procurer des sujets anglais aux établisse- ments de ce genre nouvellement élevés à Trablaine et à la Trefilerie près de Saint-Etienne. Dans un mémoire publié en 1810, et inséré dans les Annales des Mines sur la nature et le gissement des minerais, connus sous le nom de fer car- bonate lilhoide, M. de Gallois, ingénieur en chef des mines, avait appelé en France l'attention sur le traitement des mi- néraux des houillères, d'après les procédés anglais. Les es- pérances qu'il avait fait concevoir ne se réalisèrent pas com- plètement, dit M. Gervoy (1), le peu d'épaisseur et de conti- nuité des bans de minerai dans la plupart des mines de houille de la Loire n'a pas suffi pour alimenter de grandes usines. La découverte, en 1823, d'une autre espèce de minerai de fer existant aussi en gissement irrégulier, à Latour, près de Saint- Elienne, ne suppléa pas à cette insuffisance, et l'on fut obligé de recourir aux minerais des départements de l'Ain et de la Haute-Saône. L'existence des grandes forges de la Loire ne date que de 1819, et dès le principe on n'y employa d'autre combus- tible que la houille. Telle fut la première application en France des procédés anglais de la fabrication du fer. La forge créée en 1820, à Saint-Julien-en Jarret, par Jo- (1) Rapport à M. le directeur dos pouls-ct-chaussécs et des mines.